Je suis de retour dans mon blog aujourd'hui avant tout pour vous faire part de certains de mes ressentis concernant ces dernières semaines. Nous sommes le 23 Mai, nous sommes donc à 46 jours de mon retour en France. Si vous êtes l'une des personnes ayant visionnées ma dernière vidéo bilan, vous avez pu voir que j'expliquais brièvement que je commençais de plus en plus à penser à mon retour et que ça avait tendance à jouer pas mal sur mon moral. En fait il s'avère que c'est de pire en pire...
Beaucoup de personnes m'ont répété que j'avais été «courageuse » et « forte » d'avoir non seulement eu le courage de me lancer dans cette expérience mais surtout d'avoir réussi à tenir tout ce temps sans revoir ni ma famille, ni mes amis du haut de mes 16 ans. En vérité, la partie la plus difficile lorsque l'on voyage à longue durée comme cela, ce n'est pas le moment de partir ou pendant l'échange en lui-même, la partie la plus dure mentalement que personne n'explique vraiment, c'est le retour. Pourquoi ?
Au moment de partir, le plus gros sentiment qui vous hante c'est de l'excitation. Vous faîtes énormément de recherches sur votre pays d'accueil, lisez de nombreux blogs expliquant la vie de rêve qui vous attend, vous n'avez qu'une chose en tête : PARTIR. Vous pouvez avoir quelques inquiétudes ce qui est normal, mais l'excitation prendra toujours le dessus si vous êtes fait pour ce genre d'expérience, alors, le fait de partir n'est vraiment pas si difficile que ça, ce n'est pas le pire du moins. Personnellement, que ce soit avant mon départ ou pendant mon échange, j'ai toujours su que je reverrais ma famille et mes amis quoiqu'il arrive car je vis ailleurs seulement pour une année. Après mon échange, je sais que je les retrouverai alors, pourquoi s'inquiéter ?
La grosse différence avec le fait de rentrer est le fait que, si votre expérience en tant qu'ES est similaire à la mienne, vous allez très certainement créer des liens importants avec certaines personnes pendant votre échange. Personnellement, je considère ma famille d'accueil ( chez qui je suis finalement de retour ) comme ma propre famille, certains de mes amis sont également devenus très importants pour moi sans parler des liens qui se sont formés avec les autres étudiants d'échanges. J'ai ma vie ici, pour moi l'Australie n'est pas juste une destination de voyage, j'en ai fait ma deuxième maison. Seulement, revenir en France signifie devoir dire au revoir à toutes ces personnes, et là où est toute la différence, c'est que vous dîtes au revoir aux gens qui comptent pour vous sans savoir si vous allez pouvoir les revoir un jour, ou si c'est le cas dans combien de temps ? Quelques semaines ? Quelques mois ? Des années ? Je n'en ai personnellement aucune idée, et la partie la plus difficile c'est celle-ci. On a beau essayer de s'y préparer, sauf que c'est impossible. Personne ne peut se préparer à ça, ça vous tombe sous le nez de façon beaucoup plus brutale que vous ne pouviez le penser.
Alors, de façon générale, je vais bien, réellement. Je profite encore à fond de tout ce qu'il se passe pour moi, je suis vraiment heureuse tous les jours. Mais, je vis à la fois le meilleur sentiment au monde du fait que je vis mon rêve chaque jour et que j'adore ma vie ici, mais tout en même temps, je suis en train de connaître le sentiment le pire que j'ai pu connaître dans ma vie jusqu'à présent. Vous vous sentez seul plus que jamais, car absolument PERSONNE ne peut comprendre ce que vous ressentez. J'ai déjà eu de très mauvaises périodes dans ma vie, comme c'est le cas pour tout le monde, seulement jusqu'ici j'ai toujours pu trouver quelqu'un à qui en parler qui pouvait me comprendre l'ayant déjà vécu. Mais, cette fois-ci à part quelques ES ressentant la même chose que vous, personne ne pourra jamais vous comprendre. En parler à ses proches, au final, pour ma part c'est encore pire car bien que vos proches soient géniaux à essayer de comprendre et de vous remonter le moral, ce n'est pas de leur faute mais vous voyez bien que tant qu'ils ne sont pas à votre place ils ne peuvent pas comprendre et vous vous sentez encore plus seul que si vous en aviez pas parlé. Du moins, c'est mon ressenti, vos proches partent avec de bonnes intentions, mais honnêtement personne ne peut trouver les mots adéquates car il n'y a rien à dire à ce propos, c'est un sentiment tout simplement impossible à expliquer. Moi-même le vivant, je ne comprend pas trop ce qui est en train de m'arriver donc je ne m'attend pas à ce que quelqu'un d’extérieur puisse vraiment le comprendre.
Revenir en France signifie aussi revenir à la réalité. Avoir mon bac alors que j'ai oublié tout mon programme de Première, retourner dans un lycée où j'ai pleins de souvenirs avec mes amis qui eux seront partis en études supérieures (ou en Australie...), le stress de savoir si je vais réussir à trouver un moyen pour faire les études que je veux là où je le voudrais, passer mon permis. Bref. La routine et tout le stress qu'elle engendre sera de retour alors que j'ai plus qu'une idée en tête: voyager. Je m'étais habituée à ne plus me soucier de toutes ces contraintes, uniquement de souffler, de prendre du temps pour moi et profiter, et là tout va me revenir en pleine face et c'est assez dur de se préparer mentalement à tout ce qui m'attend là bas.
Cet article commence à être long donc je vais m'arrêter là. Je ne m'attend pas à ce que vous veniez me remonter le moral, ce n'est pas le but et je vais bien. Je pense que c'était juste important d'en parler dans ce blog déjà parce que ça me permet de mettre des mots sur ce que je ressens, mais avant tout pour que les futurs ES en soient conscients avant de partir. On ne nous prépare pas suffisamment au retour, ce qui est dommage car je pense que c'est important de savoir tout ça avant de partir en échange. Pour les actuels ES qui liront cet article et qui ressentent la même chose, vous savez au moins maintenant que vous n'êtes pas les seuls et que c'est qu'une mauvaise passe, continuer de profiter à fond des quelques jours ou semaines qu'il vous reste et essayez de penser le moins possible à votre départ (bien que ce ne soit pas simple je vous l'accorde).
Pour tous ceux qui ont déjà commencés les épreuves de Bac en France, j'espère que ça s'est bien passé et je vous envoie tout mon courage pour les dernières épreuves qu'il vous reste.
Cass